Etrian Odyssey revient avec une compilation comprenant les trois opus de la licence de RPG. Ces remasters sont-ils réellement indispensables ? Notre test.
Il existe moult franchises de RPG légendaires. Etrian Odyssey n'est pas la plus connue, mais les fans de jeux de rôle et plus particulièrement de dungeon RPG ont été marqués par les trois épisodes de la licence d'Atlus parus sur Nintendo DS. Sauf que depuis Etrian Odyssey 5, qui date quand même de 2017 sur 3DS, la saga est un peu tombée dans l'oubli. Malheureusement, pas de nouvel épisode à se mettre sous la dent pour les fans, mais une compilation nommée Etrian Odyssey Origins Collection. Elle comprend les trois dungeon RPG d'Atlus remis au goût du jour. Cette compilation vaut-elle vraiment le détour ? C'est ce que nous allons voir.
Trois jeux en français dans le texte
Premier élément notable à mettre au crédit de cette compilation, l'arrivée d'une localisation française ! Chez nous, les trois premiers jeux de la série Etrian Odyssey n'étaient sortis qu'avec des sous-titres en anglais. Sur Nintendo Switch, les jeux deviennent donc bien plus faciles d'accès, surtout que la localisation française tient parfaitement la route, même si les lignes de dialogues ne sont pas très nombreuses.
En effet, Etrian Odyssey ne mise clairement pas sur son scénario et sa narration pour embarquer les joueurs. Pour poser le contexte : les trois jeux nous placent dans le rôle d'aventuriers chargés d'explorer le Labyrinthe d'Yggdrasil. Les fans de dungeon RPG ne seront pas surpris par l'histoire extrêmement simpliste d'Etrian Odyssey, mais nous tenons à le préciser pour ceux qui ne seraient pas familiers du genre. Les trois jeux se distinguent avant tout pour leur gameplay.
Etrian Odyssey ne fait pas de cadeau aux joueurs
Dans chaque épisode d'Etrian Odyssey, il n'existe donc qu'un seul donjon : le Labyrinthe d'Yggdrasil. Il se compose d'un grand nombre d'étages, cinq d'entre eux formant ce que l'on appelle une strate (un biome, en quelque sorte). Entre chaque strate, un puits géomagnétique permet de vous rendre dans le niveau désiré. À chaque étage, vous avancez case par case à la première personne dans des décors en 3D particulièrement simplistes. À vous de cartographier chaque niveau pour vous orienter au mieux et éviter les mauvaises surprises, car il y en a beaucoup.
En plus des rencontres aléatoires typiques des RPG de l'époque (qui peuvent s'avérer particulièrement compliquées), des ennemis spéciaux nommés F.O.E peuvent vous tourmenter. Ils avancent en même temps que vous dans le labyrinthe et sont bien plus puissants que des adversaires classiques, faisant sérieusement monter le stress. Les événements aléatoires rencontrés sur la carte peuvent aussi vous prendre totalement au dépourvu, ralentissant votre progression ou vous affligeant quelques malus. Les combats restent fidèles aux versions DS avec une option d'attaque, de défense, d'utilisation d'objets et de compétences. Pour vous en sortir, une bonne synergie entre les nombreuses classes proposées est essentielle, en plus de revenir régulièrement au hub central pour récupérer des objets et vous équiper au mieux. Le tout se révèle donc d'un grand clasicisme, mais ce n'est pas un défaut. Il faut juste savoir où on met les pieds : les amateurs de RPG old-school accordant une place prépondérante à l'évolution et la personnalisation des personnages seront ravis. Les combats, eux, plairont aux fans inconditionnels de tour par tour prêts à passer outre le léger manque de profondeur des affrontements.
La cartographie, un parcours du combattant sur Nintendo Switch
Là où la compilation s'en sort moins bien, c'est justement au niveau de la cartographie, particulièrement fastidieuse sur Switch. Les outils ne manquent pas pour agrémenter la carte de toutes sortes d'annotations, mais ils sont tellement nombreux qu'il vous faudra un bon moment avant de prendre en main le tout. Là où le stylet facilitait grandement les choses sur Nintendo DS, on peine à chaque fois qu'il faut réaliser la moindre action sur la carte dans ces versions Nintendo Switch, quel que soit l'épisode d'Etrian Odyssey concerné. Le mode tactile rend tout cela un peu moins pénible, mais ce n'est toujours pas une partie de plaisir.
En revanche, rien à dire concernant la partie graphique du titre. Les illustrations HD des personnages font plaisir à voir et les textures du donjon, bien que toujours assez grossières, affichent une résolution bien plus agréable à l'œil. Sur le plan technique, aucun des trois jeux de cette compilation ne souffre du moindre bug ou d'un quelconque ralentissement. La bande-son aussi a été légèrement retravaillée, même si l'amélioration ne transcende pas non plus les musiques assez peu marquantes des trois opus. Les effets sonores, notamment en combat, restent identiques à ceux des versions Nintendo DS, ce qui est tout de même un peu regrettable.
Au total, chaque épisode d'Etrian Odyssey vous occupera une cinquantaine d'heures. Une durée de vie conséquente, mais qui ne justifie pas le prix extrêmement élevé selon nous : 80 € sur Nintendo Switch. Les améliorations apportées aux trois RPG sont beaucoup trop discrètes pour explique un tarif aussi excessif. A vous de voir si vous êtes prêt à dépenser autant pour vous procurer cette compilation.